Madame Suzie a des ennuis
Madame Suzie a des soucis
Elle paraît bien triste elle qui
Pourtant tous les jours me sourit
Quand elle vient à la boulangerie
Tout a commencé mercredi
Le jour où avec son mari
Elle reçoit le petit Jean-Louis
A manger sur le coup de midi
C’est leur fils il est très gentil
Et justement ce mercredi
D’après ce qu’a dit madame Suzie
Il avait le petit Jean-Louis
Tout juste vingt-six ans et demie
Mon dieu c’est fou ce que ça grandit
Le mari de madame Suzie
Qui du même coup est aussi
Le père de notre brave Jean-Louis
A réfléchi et puis s’est dit
Qu’il fallait parler au petit
Quand Jean-Louis la porte a franchi
Ses parents l’ont bien accueilli
Puis tous les trois se sont assis
Autour du plat de spaghettis
Et monsieur la parole a pris
On sait qu’à vingt-six ans et demie
C’est bien que les gars se marient
Sinon ça traîne et puis les filles
Y en a plus nulle part, et oui
Qu’est-ce que tu en penses mon petit
Comme Jean-Louis restait interdit
Madame Suzie lui a servi
Une grosse assiette de spaghettis
En pensant que comme l’appétit
Le bagout vient petit à petit
Mais aussitôt monsieur reprit
Jean-Louis un de ces quatre midis
Faudra que tu ramènes ici
Avec toi ta petite amie
Faudra nous présenter une fille
Dans son assiette madame Suzie
Avait très peu de spaghettis
Mais elle souriait à son Jean-Louis
Comme pour lui dire réponds-nous oui
Mais Jean-Louis restait interdit
Le silence avait assombri
L’humeur du papa de Jean-Louis
Qui se dit il se fout de qui
C’était tendu dans la famille
Et c’est là que Jean-Louis a dit
Papa Marcel maman Suzie
Vous en serez sans doute aigris
Mais jamais une seule fille
Ne passera le seuil d’ici
Pardonnez-moi j’aime un garçon
C’est pas possible petit con
Tu mens ou tu perds la raison
Les garçons avec les garçons
On voit ça que dans les feuilletons
Pas sous le toit de ma maison
Entre les deux monta le ton
Et pleura madame Suzon
Le père décida pour de bon
Que son débauché de fiston
Ne viendrait plus à la maison
Alors Jean-Louis mit son blouson
Il regarda madame Suzon
Qui se mouchait dans un torchon
Les yeux rouges comme des pucerons
Et puis il quitta la maison
Madame Suzie a des ennuis
Madame Suzie a des soucis
Elle paraît bien triste elle qui
Pourtant tous les jours me sourit
Quand elle vient à la boulangerie.
Commentaires :
Concernant mon histoire, je ne comprends pas LEUR acharnement à son égard…
Comment font-ils pour ne pas se rendre compte qu’ILS ont brisé sa vie, sa carrière, ses projets, que tout cela a une incidence sur la vie même du lycée car elle y apportait tout son dynamisme dans tant d’activités enrichissantes, qu’elle était toujours prête à rendre service à tous, profs comme élèves, qu’elle souriait toujours et réconfortait gentiment les autres ? Comment ne voient-ils pas qu’ILS ont gâché mes années de jeunesse où j’ai découvert ce qu’il y a de plus beau : l’amour, mais qu’EUX de leur côté n’y ont vu que de l’abjection ? Comment peuvent-ILS être si obstinés et ne pas écouter ce que TOUS disent ? (même les policiers ont compris qu’il s’agissait de sentiments… c’est dire… Et la directrice elle-même nous comprend…Et tant d’autres….)
Mais que veulent-ILS de plus ?
ILS ont déjà tant fait contre elle, contre nous... cela ne LEUR suffit pas ?...
Veulent-ILS vraiment son annihilation totale ?
Comment ne comprennent-ILS pas que quoi qu'ILS fassent notre amour subsistera ?
(Dois-je LEUR faire relire Roméo et Juliette ?)
Car ils ne sont que deux à se cacher ainsi, au détriment de tant d’autres…elle et moi bien sûr, mais aussi tous ceux qui nous entourent, nous soutiennent, nous comprennent, nous acceptent. Peut-être parce que ceux-là justement ont du recul, ils ne sont pas enfermés dans ce schéma parental si dévastateur car aveugle…
Comprendront-ILS trop tard ? Madame Suzie et son mari ne seront-ils plus une chanson mais une réalité ?
Au fond de moi je ne le souhaite pas… Je veux croire à la compréhension, à l’évolution, à la réelle ouverture d’esprit.
A l’amour tout simplement…
juliete
incompréhension
J'ai toujours eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi les oeillères de " l'amour parental " empêchaient de voir l'amour que vit leur enfant ?
De quoi ont-ils peur ?
Qui essaient-ils de persuader en se cachant derrière le "droit parental" qui les autorise à faire souffrir, soi-disant "pour ton bien, tu nous remercieras plus tard..."
Entre ces parents qui seraient prêts à tout faire, c'est-à-dire à détruire une partie de la vie de leur enfant, et la personne aimée par leur enfant contre leur gré mais qui accepte de s'effacer par amour justement, lequel des deux côtés est celui qui manipule, qui veut imposer, qui fait souffrir...?
Sans oeillères et avec du recul, la réponse est simple...
Ce qui rend l'acharnement aveugle, c'est l'absence de dialogue, la non communication car la non écoute : "tu mens ou tu perds la raison"... et pourquoi ne pas accepter cette vérité si simple mais qui ne correspond pas aux schémas pré-établis : "tu aimes"... ?
C'est si dur pour des parents de voir leur enfant aimer quelqu'un d'autre ? et surtout d'être aimé ?
Est-ce de la peur ou de la jalousie alors ?
Je croyais que voir son enfant heureux et épanoui était ce qu'il y avait de plus beau pour des parents. Mais cela fonctionne seulement peut-être que si "la réussite de leur vie" se déroule comme eux l'avaient prévu...et non pas en dehors de cette norme si rassurante et bien pensante...
Alors dans ce cas, n'hésitons plus, et rappelons à madame Suzie avant qu'il ne soit trop tard :
"en quoi est-ce égoïste d'aimer la personne qui m'aime et d'en éprouver du bonheur ?"
"pourquoi gâcher sa vie alors qu'on en a qu'une ?"
"pourquoi souffrir et avoir mal alors qu'on peut être heureux ?"
"en quoi est-ce mal de s'occuper de soi, de son bonheur ? car lorsqu'on est heureux, on est prêt à aimer les autres aussi, on rayonne et notre bonheur resurgit sur l'entourage."
"pourquoi parler si en face on ne m'écoute pas car ce que je dis ne correspond pas à ce que vous voulez entendre ?"
"pourquoi n'aurais-je pas le droit de parler à des gens qui m'écoutent telle que je suis, ne me jugent pas, m'acceptent ainsi et comprennent la douleur de la situation ?"
Moi je crois que c'est madame Suzie elle-même qui se crée ses soucis...elle aussi a le droit d'être triste, mais a-t-elle réellement pris le temps de réfléchir à la vie de son fiston ? pense-t-elle vraiment qu'il a choisi de souffrir et de faire souffrir ? ne doit-il pas plutôt lui aussi subir cette situation ?
Alors au lieu de gémir sur son propre sort, qu'elle essaie de le voir vraiment lui, de prendre le temps qu'il lui faudra mais surtout de ne pas effacer de sa vie son fils...car lui de toute façon il vivra sa vie...avec ou sans madame Suzie...